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Crinière rousse flamboyante, de grands yeux bleus ciel, un regard profond qui plonge jusque dans l'âme, la bouche pulpeuse, Sonia Lazareff, un oeil hologramme autour du cou, vous regarde ou plutôt vous sonde d'un simple coup d'oeil. Elle est douce et calme comme l'eau d'un lac, ces "billles bleues" plongées dans les vôtres, elle attend. Mais attention au réveil. Aussi exubérante que tranquille, Sonia Lazareff n'est pas une femme ordinaire.
Mais comment voulez-vous ressembler à tout le monde quand on a un tel parcours ? D'abord danseuse, puis comédienne, la nièce de Pierre Lazareff, grand reporter et directeur de France Soir reoint l'équipe rédactionnelle pour s'occuper des potins mondains.
Vite lassée, elle retourne vers le spectacle et devient directrice de la Vallée des Peaux Rouges chez Jean Richard. C'est là qu'elle découvre la magie...celle des illusionnistes qui la forment à cette dure discipline. Après un an d'apprentissage, elle décide de voler de ses propres ailes, rafle au passage le grand prix des illusionnistes récompensant les meilleurs éléments de la profession et reprend la route.
Brésil, Sénégal, Cameroun, Antilles... les tournées s'enchaînent jusqu'au jour où Sonia Lazareff découvre la Côte d'Ivoire et... Franck.
De qui fut-elle la plus amoureuse ? Des deux puisque c'est là, à Abidjan qu'elle décide de s'installer.
Coup de foudre pour ce pays qui sera impitoyable pour elle, mais sui lui permettra de se découvrir des talents de médium.
A Abidjan, cela n'a rien d'anormal, la voyance est partout. Une maison sur deux est "occupée" soit par un marabout, soit par un féticheur, soit par un sorcier. Mais ce qui surprend, c'est qu'une femme blanche possède ce pouvoir. Bénédiction pour les uns qui la respectent, malédiction pour les autres qui la détestent.
La réponse de ces derniers se fait vite sentir. Les mauvais coups s'abattent sur l"a sorcière blanche" et sur son entourage. personne n'est épargné. Les pouvoirs occultes de ses détracteurs iront jusqu'à la mort de son compagnon.
Mais rien n'arrêtera Sonia Lazareff. La force est en elle et avec une terrible envie d'apprendre ce qu'on ne trouvera jamais dans les livres.
Sa gentilless, son écoute et son aptitude à faire le bien persuaderont Marie-Madelaine, la grande voyante locale à l'initier aux plantes, à l'alchimie des herbes et des parfums et à lui passer son savoir.
C'est dans un livre "La Sorcière Blanche" paru aux éditions du Dauphin qu'à son retour à Paris, Sonia Lazareff, perdue et déracinée, raconte son étonnante histoire. Bien plus qu'un "morceau de vie", c'est un véritable regard d'éthnologue qu'elle pose sur un monde invisible et impénétrable, celui bien réel de la magie.
Ses mots sont ceux du parler africain, son écriture chante comme la langue de là-bas. En 300 pages, elle relate une véritable quête d'amour, celle d'une femme pour un pays, pour ses coutumes et celle de "la sorcière" et de ses patients. Une histoire d'amour qui a enfanté une moire à la peau blanche.
Auourd'hui, Sonia Lazareff continue à mettre son savoir et ses dons au profit des êtres qui en ont besoin. Mais attention, Sonia n'est pas une voyante avec pignon sur rue. Elle se méfie et dénonce les charlatants et leur commerce engendré par le mal-être. De la même façon elle met en garde contre les dangers de l'occultisme.
Catherine Aparis
Sonia Lazareff, "La Sorcière Blanche", 300 pages, 120F, Editions du Dauphin.
